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Maurice Aymard (20.12.1936, Toulouse, France) Au terme de ses études secondaires et universitaires à Paris (Ecole Normale Supérieure/Sorbonne), il fait en 1959 la connaissance de Fernand Braudel, qui l'oriente vers l'histoire économique de l'Italie et du monde méditerranéen à l'époque moderne. Il séjourne successivement comme chercheur à Venise (1959-60), puis à Palerme (1964-66) et Madrid (1966-68), comme professeur à Naples (1968-72) et comme directeur de recherches à Rome (1972-76). Après une première étude sur le commerce du blé en Méditerranée au 16e siècle, il concentre ses recherches dans les archives de Sicile, Madrid et Naples sur les origines du développement inégal dans l'Europe moderne, et sur les périphéries de l'Empire espagnol. Histoire des prix, de la production et de la productivité agricoles, de l'alimentation, du commerce local et international, du crédit et de la banque, démographie historique et anthropologie de la parenté, histoire des élites sociales et de leurs modes de reproduction, croissance économique et développement, transitions du féodalisme au capitalisme : il aborde l'un après l'autre, à partir de cet observatoire italien, tous les principaux thèmes de l'histoire économique proposés par les Annales dans les années 1960-70 comme thèmes de recherche communs à tous les historiens de l'Europe. Nommé en 1976 professeur (directeur d'études) à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS), il devient la même année, aux côtés de Clemens Heller, administrateur-adjoint de la Maison des Sciences de l'Homme, que Fernand Braudel dirigera jusqu'à sa mort (1985). Il le reste de 1985 à 1992 sous la direction de Clemens Heller, auquel il succède alors à la tête de la MSH. Il a continué depuis 1976 ses travaux d'enseignement doctoral et de recherche à l'EHESS sur l'histoire économique et sociale du monde méditerranéen à l'époque moderne et contemporaine, sur laquelle il publie de nombreux travaux (en français, en anglais et surtout en italien) et a élargi ses intérêts à l’histoire de l’Europe dans son ensemble : ce qui l’a conduit à diriger, en coopération avec Carlo Ginzburg, Paul Bairoch et Perry Anderson les cinq volumes de la Storia d’Europa (Turin, Einaudi), puis avec Hélène Ahrweiler l’Histoire des Européens (en cours d’achèvement). Mais il a également une large part de son activité à la direction et à l'animation scientifiques d'une institution originale, la Maison des Sciences de l'Homme, créée au début des années 1960 pour développer la coopération nationale, internationale, interinstitutionnelle et interdisciplinaire en sciences humaines et sociales. Sous l'impulsion de ses trois directeurs successifs (Fernand Braudel, Clemens Heller et MA), la MSH devient entre 1975 et les années 1990 la principale plate-forme française de coopération intellectuelle internationale. L'accent est mis en particulier sur : -l'organisation de réseaux internationaux de recherche autour de problématiques nouvelles dans les sciences sociales et humaines. -l'internationalisation de la recherche, avec le développement de programmes spécifiques avec les principaux pays d'Europe occidentale, avec l'Europe centrale et orientale, avec l'URSS puis les différentes républiques de la CEI, avec l'Inde, la Chine, le Japon, l'Asie du sud-est, le Maghreb et l'Afrique subsaharienne, l'Amérique Latine (notamment le Brésil). La MSH assure ainsi aujourd'hui le soutien scientifique d'une trentaine de réseaux internationaux de recherche dans toutes les disciplines des SHS (histoire, anthropologie, sociologie, psychologie, mathématiques sociales, etc.), et l'accueil en France d'environ 600 chercheurs étrangers venus faire des séjours de 10 jours à un an. Depuis 1992, M.A. a fixé comme programme à la MSH quatre orientations principales : - le renforcement de l'interdisciplinarité et de l'internationalisation. - l’intégration sur un pied d’égalité des chercheurs et institutions de recherche en SHS de l’Europe dite “ centrale et orientale ” dans les réseaux de recherche occidentaux : l’objectif est de construire une véritable Europe unifiée de la recherche. - le renouvellement des problématiques des sciences sociales et humaines par la comparaison internationale, notamment avec les pays de "l'Est" et du "Sud". - le développement des recherches interculturelles, afin de dépassr l'européo-centrisme qui domine encore trop souvent le champ des sciences sociales et humaines. Il a été nommé en octobre 1998 secrétaire général du Conseil International de la Philosophie et des Sciences humaines (Cipsh), ONG travaillant en liaison étroite avec l'UNESCO, auquel il a proposé d'agir dans les mêmes directions. M.A.
est docteur honoris causa de l’Académie des Sciences de Russie et des
Universités de Macerata et Catane. Il est membre étranger de l’Académie
des Sciences de Russie. Principaux ouvrages :
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